L’eczéma, c’est bien plus qu’une peau qui démange! Pour de nombreux patients comme Francesca, l’eczéma est le combat d’une vie et est synonyme de douleur, d’enjeux à surmonter et de croissance. Son témoignage fait ressortir les obstacles associés à l’eczéma et le besoin de s’accepter soi-même.
« Je vis avec l’eczéma depuis l’âge de trois mois. Les proches et amis aiment souvent se rappeler tendrement de bons souvenirs à propos de la petite enfance d’un enfant, or la mienne a été marquée par l’eczéma sévère. Ma peau était fréquemment couverte d’eczéma infecté et suintant, et j’éprouvais une douleur constante. Le traumatisme associé aux souffrances constantes et aux traitements qui ne semblaient jamais finir m’habite encore.
Ma peau connaissait des hauts et des bas, mais la période la plus éprouvante – qui a marqué un tournant dans ma vie – est survenue autour de 16 ans. Cette année-là, mon eczéma a atteint son apogée. Il couvrait tout mon corps, même mon visage. L’adolescence est déjà assez difficile, ajoutez à cela la douleur physique constante associée aux infections, la fatigue et les répercussions sur la confiance en soi, ça fait beaucoup! À cette époque, j’ai touché le fond. Je composais avec une dépression et de l’anxiété sévères, tout en essayant de répondre aux exigences de l’école.
Les choses se sont améliorées à l’université. Pendant environ cinq ans, j’ai pu apprécier ce qu’était la vie sans le fardeau constant de l’eczéma. Je vivais la belle vie! Je cumulais les expériences excitantes avec des amis tout en enrichissant mes connaissances à l’université. Mais à l’été 2022, mon eczéma a recommencé à faire des siennes. La prise en charge de l’eczéma à l’âge adulte représentait un nouveau défi. J’avais commencé un nouvel emploi, mes parents n’étaient plus là pour m’aider avec les tâches quotidiennes comme je vivais à l’étranger, et je n’arrivais pas à retrouver un sentiment de sécurité, hantée par les souvenirs traumatiques liés à mon eczéma.
Cette fois-ci, j’ai mobilisé toutes les ressources possibles et fait appel à mon système de soutien afin d’apprendre à vivre en harmonie avec mon corps. J’ai commencé la méditation, j’ai consulté en naturopathie et j’ai fait des choix alimentaires plus sains et plus durables. J’ai adopté une approche plus holistique de ma santé, reconnaissant que l’eczéma requiert plus que le traitement des symptômes. Cela n’a pas été toujours facile, surtout en raison de la peur entourant les traitements et de la tonne de conseils qu’on trouve dans les réseaux sociaux. Mais j’ai appris à filtrer les publications en fonction de leur capacité à m’outiller. La thérapie par la conversation a aussi joué un grand rôle pour moi. Elle m’a aidée à comprendre que la fixation sur les pires scénarios ne faisait qu’augmenter mon stress et m’empêchait de vivre. J’ai commencé à m’ouvrir à mes amis, à mon partenaire et à mes collègues de travail à propos de mes difficultés. Je suis choyée, car j’ai un partenaire, des amis et une famille formidables qui m’aiment inconditionnellement, peu importe l’état de ma peau. Mais par-dessus tout, j’ai commencé à puiser ma force dans la spiritualité.
J’apprends à voir les poussées comme un message de mon corps qui me rappelle de nourrir mon esprit, plutôt que comme un échec de ma part. J’ai appris à accepter que la guérison ne soit pas linéaire, et que cette souffrance ne durera pas toute ma vie. La guérison survient quand je suis en harmonie avec mon corps et que je comprends bien comment atteindre l’équilibre et bien aligner tous les aspects de ma vie. Même si les vilaines poussées et l’anxiété me donnent encore des misères, je me sens plus que jamais profondément connectée avec mon corps. Je réalise désormais à quel point les expériences vécues avec l’eczéma ont nourri ma résilience. J’ai découvert que quand je suis bien dans ma peau, je suis plus forte, et que le fait de donner la priorité à l’autocompassion et au repos au sein d’une société axée sur la productivité est bien plus profitable. La vie est difficile, même pour ceux qui n’ont pas de problèmes de santé, il est donc encore plus important d’être attentionné envers soi-même et d’éviter de minimiser la nature souvent invalidante de l’eczéma.
Aujourd’hui, je canalise mon énergie sur l’inclusivité en militant en faveur d’un monde où TOUS les types de peau et ses différents aspects sont représentés, normalisés et célébrés. Je veux voir des visages avec des imperfections et des peaux rugueuses représentées avec confiance. Ces expériences de vie m’ont donné l’envie de devenir travailleuse sociale, et je suis enthousiasmée à l’idée d’entreprendre ce parcours qui me permettra d’outiller les autres atteints d’affections cutanées et de leur offrir un espace où tous peuvent faire preuve de bravoure. »
La SCE remercie sincèrement Francesca d’avoir raconté son histoire. Si vous ou votre enfant atteint d’eczéma avez besoin de soins immédiats, rendez-vous au service d’urgence le plus proche. Si vous avez besoin de soutien, écrivez à la SCE à info@growit-big.com ou communiquez avec nous sur nos réseaux sociaux.
Septembre 2024